Life's a bitch and then you die. Ft. Siegried Mendel
Wivine De Lahaye
Wivine De Lahaye
Messages : 266
Euros : 519
Date d'inscription : 11/04/2020
Localisation : La morgue
Wivine De Lahaye
Mer 23 Déc - 22:22
Life's a bitch and then you die
Le bouton play s’enclenche et voilà que le magnétophone se met à enregistrer.
“23 Décembre 2020, le corps que nous venons de ramener est un homme caucasien d’environ la trentaine. Il a les cheveux brun et aucun signe distinctif sur le corps à première vue.”
L’étudiante suspend un instant son geste avant d’inspecter à nouveau le cadavre de façon plus détaillée. De son pouce, elle appuie à nouveau sur le bouton “record” puis se racle la gorge.
“On remarque plusieurs abrasions au niveau des mains, des bras et des coudes, comme si la victime avait durement lutté face à son agresseur. Présence de terre et de divers éléments sous ses ongles. A examiner.”
Ses doigts gantés parcourent un instant la surface de la chaire endommagée avant qu’elle ne fronce les sourcils en regardant les plaies situées sur le ventre de la victime. Les lacérations sont vilaines à voir. Une odeur de brûlé se dégage également de la peau roussie par ce qui semblait être une lame tranchante, le tout mêlé à l'odeur forte de la décomposition. Wivine fixe cette atroce vision sans réagir, avant de se détourner de façon détachée pour reprendre son “rapport”.
“Cause de la mort : la victime a été égorgé par ce qui semble être une lame chauffé à blanc.”
Tout en détaillant soigneusement les moindres informations qu'elle observe, l’étudiante se rapproche de la nuque maintenant propre. Le cou est dans un piteux état, mais cela ne fait pas flancher la demoiselle qui soupire face à l’étendue des dégâts.
“Le pauvre… Il a dû souffrir.” Marmonne la jeune femme en attardant ses iris noisettes sur la silhouette gisant près d’elle.
D’une dernière impulsion, elle rallume le dictaphone et s’éclaircit la voix.
“Première observation faites par Wivine De Lahaye, étudiante en stage sous la tutelle du Docteur Zweigel, qui est actuellement absent. Attente d'un examen complémentaire par un légiste confirmé. Lancement des premiers prélèvements.”
Le petit objet sombre finit par être posé à nouveau sur le bureau tandis que la viennoise reprend son travail. Vêtue de sa blouse blanche, elle se penche une nouvelle fois sur celui qui était autrefois un être vivant. Pour l’heure, son coeur ne bat plus. Wivine tente donc de trouver le plus de preuves possible malgré les fêtes qui approchent. Noël ? Elle n’a nullement l’envie de le fêter, et ce depuis neuf ans maintenant. A mesure qu’elle arpente les membres de l’inconnu, des images défilent sous son crâne, mais elle lutte durement pour ne pas être déconcentrée. Machinalement, elle réajuste son chignon puis se masse les tempes afin d’y voir plus claire. C’est le troisième cas à mourir ainsi ces dernières semaines et cela ne rassure nullement la demoiselle qui commence à envisager que ce soit l’un des siens qui agisse de la sorte. Un miraculé. Elle ferme les yeux un moment avant de les ouvrir sur ce derme trop pâle qui la hanterait presque si elle n’avait pas cette force de caractère… Après ce moment de flottement, la jeune femme se remet au travail avec une impression de sévérité sur le visage. Sa mâchoire crispée trahit son envie de bien faire, car Wiv est là pour ça. Elle y passera même la nuit s’il le faut. Ne serait-ce que pour aider ceux avec qui elle va réellement travailler quand elle aura passé son diplôme. D'autant que la police ne devrait pas tarder à arrivée...
La nuit avait été relativement courte pour Siegried. Avec son coéquipier, ami et maintenant colocataire, ils avaient ratissé la ville pour une histoire de bijou volé. Si lui, était en train de boire son café après avoir dormi exactement trois heure, Niklaus, lui, ronflait sur le canapé la bouche ouverte. Se tournant vers cette vision cocasse, Sieg’ soupira et porta sa tasse à ses lèvres. Un d’entre eux serait en retard au boulot et ce ne serait pas lui. Soit. Terminant son café, fourrant son croissant entre ses dents, il mit un coup de pied dans le pied de Niklaus, qui râla. « Je m’en vais bosser. On se retrouve au poste. Le café est chaud et je n’ai pas vidé le boiler. Alors, prend une douche et ramène toi. » Lance-t-il en quittant l’appartement, accompagné par les marmonnements de son double, qui remis sa tête sous un coussin.
Siegried se rendit bien au poste, mais n’y resta pas. Son supérieur l’attendait de pied ferme et pourtant, il n’était pas en retard. Cet homme aussi haut que large vociféra une série d’information, que l’inspecteur se força à comprendre. Nouveau meurtre. Autopsie. Légiste absent. Ne peut plus continuer comme ça. Bendhaël incompétent. Chargé de l’affaire avec Niklaus. À cela, l’homme ne put répondre que : « À vos ordres, chef. » Et s’emparé du dossier en question. Il voulu se poser sur sa chaise, pour lire le dossier, mais se fit aboyer dessus, qu’on l’attendait chez le légiste. Quel légiste ? Ne venait-il pas de dire qu’il était absent ? Siegried soupira, prit sa veste et envoya un message à Niklaus de vraiment, se dépêcher de venir. Pendant que le beau au bois dormant potasserait le dossier, lui irait s’amuser avec les cadavres.
Un rapide détour par un bar à café et il s’en alla retrouver l’antre des médecins des morts. Ce qui ne l’avait jamais vraiment impressionné. Contrairement à Nik’ qui détestait ça. Une petite intuition l’avait pris lorsqu’il commandait son latte macchiato, alors, il s’était armé d’un second café. Pénétrant dans l’air frais et froid du docteur Zweigel, Siegried s’arrêta. Intuition correcte. Son visage se fendit d’un sourire aussi amusé que jovial. Même ses yeux bleus souriaient en voyant la jeune stagiaire médecin, qu’il connaissait si bien. S’approchant à pas de loup derrière une Wivine absolument concentré, il posa les gobelets chauds sur une table inoccupé. Il se pencha derrière elle et dit pour la surprendre : « Ça, c’est du beau cadavre, mademoiselle De Lahaye. »
Puis, il se recula et se mit à rire. Oh, il aimait bien taquiner la brunette. Il l’appréciait sincèrement et même tendrement. C’était comme ça, il ne l’expliquait pas vraiment. Bon, il avait quelque chose en commun, certes. Une affaire pas complètement élucidée, un membre de leur famille disparu, mais c’était un peu au-delà de ça. Bref, il aimait bien voir Wivine, passé du temps avec elle et surtout la taquiner. « Je jure solennellement que mes intentions ne sont pas mauvaises. D’ailleurs, j’ai amené le café. » Dit-il en levant les mains avant, de prendre les deux gobelets et d’en tendre un à la jeune fille.
Pando
Wivine De Lahaye
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Wivine De Lahaye
Lun 11 Jan - 0:11
Life's a bitch and then you die
Wivine restait les yeux rivés sur les derniers éléments qu'elle avait réuni suite à son observation. Son visage tout entier trahissait une concentration totale, ce qui montrait son application absolue dans son travail. Wiv vivait pour ça, à défaut d'avoir autre chose. Ses iris noisettes erraient à la surface du papier comme pour saisir véritablement ce qui était en train de se passer dans cette ville. Les morts devenaient plus violentes, plus douteuses et bientôt l'appréhension de se confronter à un nouveau challenge la rongeait tout entière. Tout d'abord, il avait fallu réapprendre à vivre. Il avait fallu reconstruire quelque chose en partant de rien et les séquelles demeuraient lourdes, pesantes, étouffantes. Oui, ces termes semblaient parfaitement adéquats pour la jeune femme qui ne parvenait pas encore à se défaire totalement de son passé. Il était là... Tapis dans l'ombre, prêt à surgir. Alors qu'elle tapotait sa lèvre inférieur de son stylo, une voie grave la vie levée les yeux vers le plafond. Son corps fit un bond. Discret. Léger, mais un petit saut malgré tout. Elle, toujours si sérieuse, retint une risette amusée avant de se tourner en direction de celui qu'elle connaissait depuis bientôt une décennie. Le regard toujours pétillant, elle arqua un sourcil en le pointant de sa plume découverte de son bouchon. "On ne vous a jamais dit que vous pourriez réveiller les morts avec une intrusion de ce genre ?" Elle aurait pu le blâmer pire que cela, mais quand il agita les deux gobelets en carton, elle céda. "Maintenant vous m'achetez ? C'est de pire en pire." Vu la stature du policier, la jeune femme se hissa sur la pointe de ses pieds pour saisir celui qui lui revenait de droit. Elle le chipa fièrement et reprit sa posture initiale en laissant la pulpe de ses doigts errer sur le papier. Tout ceci la contrariait. "Jolie cadavre mais sale histoire si vous voulez mon avis... Le pauvre bougre n'est pas le premier que l'on nous confie dans cet état. Des choses se passent dehors...
Cela n'empêcha pas la jeune femme de se reprendre bien vite. Elle reporta son attention sur son "invité", le fixant en prenant une gorgée de son café. "C'est vous qui êtes en charge de l'enquête, n'est-ce-pas ?" En son for intérieur, elle songea que c'était une bonne chose. Monsieur Mendel, de son petit nom Siegrid, était un bon flic. Peut-être le plus fiable à ses yeux. Il l'avait soutenu contrairement à d'autres et était toujours présent en dépit du temps qui filait. Oui, un type chouette. Wiv continua donc de siroter son café, mais elle ne laissa pas le silence retombé. Face à face, elle toisait le brun. "Toujours rien sur Anton ?" Question stupide. Elle se devait pourtant de la poser. A mesure qu'elle délaissait son café, elle vit la silhouette du cadavre qui gisait là apparaître non loin de l'homme de loi et voilà qu'elle levait les yeux au ciel. C'était parti. Le fantôme était là
"Wow... c'classe la morgue" S'égaya le mort en s'installant sur la table à proximité. "Je pensais pas que ça serait aussi classieux." Le défunt poussa un sifflement admiratif tandis que Wiv tentait de rester de marbre face à cette apparition. Ca avait beau être... comment dire cela ? Habituel ? Elle avait toujours du mal avec le fait de gérer ses apparitions. Pour garder contenance, elle se râcla donc la gorge et reprit. Mais peut-être voulez-vous que nous parlions de votre affaire ? Ou alors vous êtes vraiment venu juste pour me faire bondir et dans ce cas, je dois le dire, c'est un échec ! "Oh, tu as eu un peu peur." Plaisanta le fantôme en balançant ses jambes dans le vide.
Mince... Cette entrevue serait sûrement plus compliquée que prévue... Surtout avec deux conversations en une !